lundi 9 novembre 2009

20 ans déjà!

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Il y a vingt ans hier, la chute du mur de Berlin symbolisait l'effondrement du bloc de l'Est et la mort du communisme en tant qu'aspiration des peuples. Cette année là, l'historien Américain Francis Fukuyama, longtemps étiqueté "néo-conservateur", osait décréter la fin de l'histoire et le succès de la démocratie libérale.

L'Histoire s'est-elle arrêtée? Vingt ans après, personne n'arrive à donner de réponse catégorique à cette question. La dissolution de l'URSS en 1991, mais aussi la fin de nombreuses dictatures sud-américaines, ont paru marqué un recul irrémédiable du totalitarisme dans le monde.

Selon le Human Security Report Project (une organisation Canadienne sur les grandes tendances politiques), il existait en 2005 environ 88 démocraties pour 195 états reconnus par l'ONU, soit une proportion approchant de plus en plus les 50%. Officiellement cependant, ce sont plus de 95% des états de la planète qui se réclament de la démocratie!

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Sur cette carte, les pays en bleu se disent démocratiques, et autoriser l'existence de groupes d'opposition.
(source: wikipédia, "démocratie")

Cette réalité peut nous conduire à nous interroger sur la pertinence du propos de Fukuyama. Si l'Histoire n'est pas finie, n'existe-t-il pas de facto un consensus démocratique dans le monde? Si même les tyrans se disent démocrates, de peut-on pas admettre que, de manière plus ou moins consciente, l'ensemble de l'humanité s'entend déjà pour plébisciter toujours plus de démocratie?

Comme l'explique le journaliste Ross Douthat dans le New York Times, la fin de l'Histoire fait peur, et l'on ressuscite volontiers le cours de celle-ci par le "choc des civilisations" ou le terrorisme. N'empêche qu'on peut aujourd'hui imaginer un statu quo quasi-permanent, voir même une lente mais constante amélioration, par le biais de la mondialisation économique et informatique.

Alors finie l'Histoire? Ce serait oublier les défaillances de nos sociétés actuelles. Si le consensus a été atteint sur la démocratie, les systèmes économiques et politiques restent discutables et discutés. Peu nombreux -et bienheureux- sont ceux qui peuvent se dire complètement libres dans le monde d'aujourd'hui. Le capitalisme déçoit toujours autant, et beaucoup continuent à y voir l'aliénation des classes les plus populaires, a fortiori dans les nations les moins développées. Les inégalités et les tensions sont aussi vivaces qu'à n'importe quelle époque, et les historiens sont donc encore loin d'être au chômage.

Alors pourquoi pense-t-on qu' "elle" est finie si ce ne peut être le cas? Peut-être parce qu'un consensus existe, pour la première fois dans l'Histoire, au niveau mondial. Une idée s'est enfin imposée. Les contours de ses principes sont encore flous, mais il a été admis que l'individu ne saurait être asservi à la communauté, que l'intérêt commun passe bel et bien par l'intérêt de chacun, qu'il n'y a pas, en d'autres termes, de raccourci commode pour cette fameuse "quête du bonheur" partie intégrante des droits de l'Homme. Et de faire naître un espoir donc, qui ne se lasse pas, que la fin approche effectivement.

Il faut dire aussi que l'espoir est partout. Aux Etats-Unis, après plusieurs millénaires, les fossés entre les hommes semblent -au moins symboliquement- s'être estompés, un phénomène incarné par un dirigeant admiré du monde entier ; en Europe, après 2000 ans de bains de sang, des peuples aussi différents que divers ont décidé de s'unifier sous la bannière d'une fédération qui n'est plus seulement économique ; en Chine, la possibilité d'une démocratisation continue à faire rêver une nouvelle classe moyenne ; en Amérique du Sud, on continue à panser les blessures des totalitarismes passés.

Finie l'Histoire? Non. Mais la volonté est bien là, et c'est déjà beaucoup.

Sources:
The New York Times: Life After the End of History
The New York Times: 20 Years of Collapse
Newsweek: The Wall and the End of History

dimanche 8 novembre 2009

Health Care Reform: étape 1

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La difficile réforme du système de santé Américain a franchi sa première étape, avec le vote de la proposition par la Chambre des Représentants.

Mais alors que le vote est bel et bien le plus grand triomphe d'Obama à ce jour, la loi elle-même continue de soulever un grand nombre de questions.

Le financement reste un vrai problème puisque le budget alloué serait d'un trilliard de dollars sur dix ans, ou 100 milliards par an. Or, le mode de financement reste non défini, même si -à l'évidence- le retrait des troupes en Irak constitue une économie non négligeable: on estime justement le coût d'occupation à environ 100 milliards par an.

Une mesure contrastée de la proposition est l'obligation qu'auront les Américains de souscrire une forme de sécurité sociale, sous peine de subir des pénalités. Pour les Républicains il s'agit là d'une grave atteinte aux libertés individuelles. Or, la qualité de "l'option publique" n'étant pas encore claire, il n'est pas impossible d'imaginer que cette mesure serve les intérêts des grandes compagnies privées.

Enfin, un amendement introduit pour assurer le vote de la proposition restreint le financement de l'avortement aux cas de "viol, inceste, ou danger de mort pour la mère", ce qui a été vivement critiqué par les Démocrates soutenant les droits des femmes.

Il reste à présent à voir quelles modifications introduira le Sénat.

Sources:
The New York Times: Sweeping Health Care Plan Passes House
Le Monde: Feu vert pour la réforme du système de santé américain
BBC News: US House backs healthcare reforms