dimanche 23 mai 2010
C'est la crise!
La crise de l'euro aura donc raison de l'état-providence en Europe. Cette information est plus ou moins au coeur de cet article du New York Times, et cadre tout à fait avec la récente (et "surréaliste") proposition de Nicolas Sarkozy d'inscrire la réduction des déficits dans la constitution française.
C'est presque exactement le scénario déjà évoqué sur ce blog quelques mois plus tôt: la crise va à présent permettre de "réformer" en profondeur, autrement dit, de mettre en place des réformes néo-libérales. Au menu: l'âge de la retraite, la sécurité sociale, mais de manière générale l'ensemble des aides sociales, du RSA aux APL, en passant par les bourses étudiantes ou la fonction publique. L'austérité sera donc de rigueur, alors même que des économistes comme Joseph Stiglitz ou Paul Krugman dénoncent le dogme libéral comme fallacieux.
Le déficit aura-t-il vraiment raison du modèle européen? Cela paraît aujourd'hui probable, tant l'offensive médiatique sur la crise et les déficits aura mené les populations à la résignation. L'ironie suprême étant que les déficits seront toujours in fine des abstractions en comparaison des effets de la rigueur budgétaire. La dette publique est indissociable de l'état moderne et de la civilisation, puisqu'elle finance largement les mesures progressistes et humanistes des nations. En cherchant à la réduire drastiquement, l'Europe court le risque d'un retour en arrière considérable.
Sources:
The New York Times: Payback Time
Le Monde: Modifier la Constitution pour encadrer le déficit public : l'opposition dénonce une proposition "surréaliste"
Le Monde: Joseph Stiglitz : "L'austérité mène au désastre"
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