lundi 20 octobre 2008

Le vent tourne pour Obama

Le vent souffle dans le sens d'Obama ces jours-ci. Lui qui a commencé la campagne comme outsider et a du batailler ferme contre les Clinton se trouve aujourd'hui (à deux semaines de l'élection) dans une position de favori.
Sa campagne enregistre des dons record: 150 millions de dollars en septembre, peut-être plus encore en octobre! Cet argent lui permet de financer des spots publicitaires longs et coûteux, et donc de battre les républicains à leur propre jeu, c'est à dire celui qui a le plus de moyens...
De fait, le vent tourne aux Etats-Unis, et la campagne républicaine, à l'image de son candidat, semble à bout de souffle. Pas seulement sur la forme, puisque les attaques répétées sur Obama le qualifiant de socialiste, d'anarchiste, de terroriste, ou plus simplement d'homme susceptible d'augmenter les impôts pour les "pauvres gens", ne prennent plus.
De fait, comme l'analyse Paul Krugman, le journaliste du New York Times récemment nobelisé en économie pour ses théories néo-keynesiennes, le paradigme républicain ne fonctionne plus. Le paradigme républicain c'est quoi? C'est le tour de force réussi par Nixon, puis Reagan, de faire croire que le parti républicain était celui des "pauvres gens", de l'américain moyen ("Joe le plombier") qui travaille dur et qui se fait voler le fruit de son labeur par les impôts d'un état fédéral dirigé par des démocrates élitistes et condescendants. Mais il semble plus difficile de faire passer un Obama pour élitiste qu'un Kerry, et les tentatives de faire passer McCain comme un "homme du peuple" échouent les uns après les autres. Peut-être les sept maisons et les treize voitures du candidat républicain y sont-elles pour quelque chose...
Il était temps que les américains se réveillent. Ce n'est plus seulement les gauchistes à-la-Krugman qui voient dans les républicains des ploutocrates finis, mais également une partie des républicains eux-mêmes: le soutien surprise du jour de Colin Powell à Obama en est la preuve.

Image hébergée par servimg.com

Powell trouve que son parti est devenu "trop conservateur" sous W.Bush. et se dit "inquiet" de la direction prise ces dernières années. Le prochain président dit-il devra "améliorer la réputation que nous avons laissée au reste du monde". De là à dire que la politique extérieure de "W" a attiré l'anti-américanisme comme la Louisiane attire les ouragans il n'y a qu'un pas...
Mais ce soutien de Powell aurait sans doute moins de portée si celui-ci n'était pas un indécrottable républicain à la base. Lui qui a servi sous Reagan (comme conseiller à la sécurité) et sous Bush (comme secrétaire d'état) est un ami personnel de McCain et l'année dernière encore lui a versé plus de 2000$ pour sa campagne. Alors quoi, qu'est-ce qui a changé pour qu'un Powell décide enfin que les républicains sont allés trop loin? Comment se fait-il que l'homme qui s'est opposé autrefois à la discrimination positive au nom du respect de soi a-t-il pu en venir à croire que les démocrates étaient meilleurs pour l'avenir des Etats-Unis?
Il faut croire que le vent tourne, et qu'il apporte de l'espoir...



"Cela pourrait arriver à n'importe qui... l'espoir."

Aucun commentaire: