Voici donc l'article sur Darwin et le créationnisme Américain dans sa forme finale.
Voir le Fichier : Darwin.doc
La confrontation entre les thèses de Charles Darwin sur l’origine des espèces et les fondamentalistes chrétiens aux Etats-Unis est bien connue. Dans un pays très fortement marqué par la religion, dont les pièces de monnaies sont d’ailleurs porteuses de la célèbre phrase « nous avons foi en Dieu » (in God we trust), et les discours politiques rythmés par les « Dieu bénisse l’Amérique » (God bless America), les idées avancées par Darwin dérangent. Elles remettent non seulement en question une interprétation littérale des écritures, mais également la vision des Etats-Unis comme une nation à part qui serait guidée par la providence divine. On aurait tort de confondre le sécularisme Américain avec la laïcité Française : la Constitution Américaine ne remet pas en question la place de la religion dans la sphère publique, mais interdit l’établissement d’une religion unique. Les Américains restent cependant un peuple extrêmement croyant, puisque que pas moins de 95% d’entre eux disent croire en Dieu .
C’est donc de l’interprétation de la Constitution dont il est question, question décidée aux Etats-Unis par les tribunaux, et plus particulièrement la Cour Suprême -la plus haute instance juridique du pays. A travers l’histoire Américaine, les partisans de l’évolution et ceux d’une création divine vont donc se faire face dans une série de procès destinés à juger de la place de l’évolution. Voilà comment Darwin est, encore aujourd’hui, au banc des accusés.
Certains de ces procès, ainsi que leurs acteurs et leurs idées, sont bien connus. On se rappelle du « procès du singe » en 1925 comme de la première victoire de l’évolution aux Etats-Unis. A tort pourtant, car c’est bien l’interdiction d’enseigner l’évolution qui y sera confirmée. Il faut en fait attendre 1968 pour que la Cour Suprême déclare une telle interdiction anticonstitutionnelle . Depuis, les créationnistes n’ont eu de cesse de chercher à contourner cette décision, tantôt en invoquant la liberté de religion, tantôt en inventant une « science de la création » ou un « dessein intelligent ». Le plus récent de ces procès date de 2005, et le combat contre Darwin continue.
On pourrait croire qu’il s’agit là d’un combat d’arrière-garde mené par une minorité bigote et peu éduquée ; ce serait mal comprendre le mouvement créationniste Américain. A en croire un sondage de 2001, 45% des Américains croient que « Dieu a créé les humains globalement sous la forme qu’ils ont aujourd’hui il y a 10,000 ans ou moins ». En 2005, George W. Bush déclarait que « les deux idées devraient être enseignées […] afin que les gens puissent comprendre en quoi consiste le débat » . En fait, le débat n’est pas une question scientifique, mais bien un problème de société : les Américains se défient d’une science qui semblerait reléguer la religion et la morale au second plan. A en croire les thèses de Darwin, l’Homme serait un animal parmi d’autres ; les Américains eux, préfèrent continuer à le voir comme une créature morale et spirituelle. Ce n’est pas tant l’évolution qui est rejetée que la vision matérialiste de l’humanité qu’elle propose, une vision jugée
« amorale » quand il s’agit de la transmettre par l’éducation.
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