La guerre contre le terrorisme "war on terror" est finie.
Roger Cohen du New York Times a rapporte ces mots extraordinaires prononces par Obama sur la chaine Al Arabiya (Dubai). Le president Americain, dans une interview revolutionnaire a declare vouloir etre "tres clair dans la distinction entre des organisations comme Al Qaida [...] et les personnes qui peuvent etre en desaccord avec mon gouvernement et certaines actions, ou peuvent avoir un point de vue particulier sur la facon dont leur pays devrait se developper. Nous pouvons avoir des desaccords legitimes mais rester respectueux."
Bien entendu ces mots ont ete prononces pour les Emirats Arabes Unis. Cette ouverture, les Americains n'en entendront sans doute pas parler tout de suite. Officiellement le pays est encore en guerre.
Mais en tenant un tel discours, Obama enterre definitivement la doctrine Bush, qui (entre autres) assimilait les terroristes aux pays qui pouvaient les soutenir ou les heberger. Mieux, en admettant le droit de chaque pays a choisir son gouvernement et son mode de vie ("la facon dont un pays peut se developper"), Obama semble annoncer une ouverture nouvelle sur des pays tels que l'Iran ou la Palestine. L'islamisme n'est plus l'ennemi, mais peut etre respecte.
Quelle importance donner a ce discours? Obama est un homme d'image, et ces mots sont avant tout destines a un public bien precis -musulman. Pendant ce temps les Etat-Unis, sous ses ordres, ont intensifie les bombardements au Pakistan et entendent accroitre leurs forces militaires em Afghanistan.
Mais il est egalement possible que ce discours annonce une reelle transformation de la politique etrangere Americaine. Traditionnellement les Americains ont tendance a favoriser l'isolationnisme ; il faut des presidents forts (Theodore Roosevelt ou Woodrow Wilson) ou des crises importantes (Pearl Harbor ou 9/11) pour qu'ils soutiennent une forte implication internationale de leur pays. En cette periode de crise economique, Obama a un mandat tres clair du peuple pour clore la parenthese ouverte par Bush.
Jusqu'ou ira-t-il? Voila la vraie question. Il faut sans doute remonter a Jimmy Carter pour trouver un president Americain ayant souhaite eviter de faire usage de l'immense puissance militaire Americaine. De fait, les Etats-Unis ont toujours fait preuve d'ingerence et d'interventionnisme -dans des proportions variables. Le monde entier espere un changement de ce cote la. Il serait dangereux d'en demander trop a Obama, mais il serait aussi dangereux de ne pas reconnaitre qu'il va tout de meme faire evoluer les Etats-Unis -point trop n'en faut, mais un petit peu quand meme.
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